1881-12-23

Paris le 23 1881

Cher Monsieur,

Je vous suis excessivement reconnaissant de votre aimable lettre et du magnifique présent qu'elle m'annonce, les ouvrages de Thorvaldsen photographiés. J'en suis ravi et ne sais comment vous remercier; et cependant, au lieu de les conserver pour moi, ne penseriez [vous] pas qu'il serait préférable de les offrir en votre nom à la bibliothèque de notre Ecole des BeauxArts. Chez moi, il n'y aura que mes amis et moi qui en profiterons, tandis qu'à notre bibliothèque toue les jeunes gens pourraient en jouir et la renommée du marbre ne peut que grandir si son oeuvre est vue à Paris dans un milieu artistique comme celui de notre Ecole.
Réfléchissez et donnez moi votre réponse; je ne ferai rien, bien entendu, sans votre assentiment. Je n'était ni inquiet ni pressé de la photographie du petit dessin et je vous remercie également de tout coeur.
La Madeleine avance lentement. J'ai cherché à placer des enfants dans la partie supérieure du tableau et je pourrai peut-être réussir. Je crois d'autre part qu'elle ne peut pas être nue; je cherche le moyen de la couvrir sans nuire à l'ensemble delà [sic] forme. En tout cas j'espère bien qu'elle sera terminée avant Avril 83.
Je ne comprends pas les obstacles que vous avez rencontrés pour les reproductions des oeuvres de mes amis Falguière, Chapu, Mercié. Je les verrai et vous promets de faire tout mon possible pour lever ces difficultés. En tout cas, pour les miennes, vous avez carte blanche si vous pouvez vous adresser directement au mouleur.
Il m'est impossible de songer, en ce moment, à une figure de Jésus-Christ. Je suis surchargé d'ouvrage et mes jambes ne sont

malheureusement pas en parfait état. Il faut espérer qu'un jour je pourrai mettre ce projet à éxécution.
[skrevet i brevets margen] Permettez moi, cher Monsieur, en vous remerciant encore de faire aussi pour vous les voeux les plus sincères à l'occasion de la Nouvelle Année et Veuillez agréer l'assurance de mes sentiments les plus distingués et les plus dévoués P. Dubois