Carl Jacobsen’s Correspondence Archive
1891-11-24
Sender
Paul Dubois
Recipient
Carl Jacobsen
Document content
Awaiting summary
Transcription
Paris le 24 1891
Cher Monsieur,
Si je ne vous ai pas donné signe de vie depuis longtemps, c'est
que nous avons eu un malade à la maison. Paul est tombé malade
dans les premiers jours de ce mois et nous a beaucoup tourmen-
tés pendant quelque temps. Heureusement il est en convalescence
et nous espérons qu'il ne surviendra pas de complication.
Depuis ma dernière lettre j'ai su que l'héritier de notre ami
Delaunay était décidé à ne pas vendre à l'aimable ou même
qu'il y était forcé à cause des enfants mineurs. La vente aura
lieu le 12 Décembre & les jours suivants. J'ai vu hier Pasteur,
qui m'a appris que son fils était à Paris & ce matin même ce
dernier est venu me transmettre votre commission et de me
donner de vos nouvelles. Vous devez bien penser que ce n'est
pas par crainte de me compromettre que je n'ai vous ai pas
donné de prix approximatif pour le tableau de Delaunay la
nymphe Hespérie. C'est parceque je suis trop peu au courant de
ces choses là et que j'aurais pu me tromper lourdement. En tout
cas, je crois que vous aurez tout avantage à la vente aux
enchères, le nom de Delaunay qui, pour nous représenter le
sommet de l'Art, n'étant pas couru à l'hôtel des Ventes. Je
vous recommande toujours de ne pas mettre votre nom en avant,
pour ne pas être exploité. Le jeune Pasteur m'a dit qu'il était
ici jusqu'à la fin de Janvier. Il pourra donc assister à la
vente & enchérir pour vous. Je m'offre également, bien entendu,
pour faire ce que vous voudrez. Je tiens à vous rappeler que le
tableau en question porte dans certaines parties des retouches
qui ne sont pas achevées.
J'ai éprouvé bien du plaisir à avoir des nouvelles de vive voix
de vous tous, quoiqu'elles ne soient pas toutes fraîches. Vous
serez bien aimable de nous dire comment vous êtes tous en ce
moment.
Madame Dubois se joint à moi pour embrasser Théodora & Paula.
Veuillez présenter mes respectueux hommages à Madame Jacobsen
et croyez cher Monsieur, à ma bien vive affection
P. Dubois