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Carl Jacobsen’s Correspondence Archive

1896-04-10

Sender

Paul Dubois

Recipient

Carl Jacobsen

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Transcription

10 [?] Avril 1896

Cher Monsieur & ami,

Il est, je crois, très possible de tirer partie de votre
programme pour la grande lunette. Toutefois je ne puis rien
dire de précis avant d'avoir la dimension & la forme des
emplacement à décorer, leur situation par rapport à l'ensemble
de la salle, le ton de la muraille & les indications sur
l'éclairage de la salle et des peintures.

L'état n'autorise plus jamais maintenant la reproduction d'une
oeuvre qui lui appartient, par conséquent, il n'est pas possi-
ble de faire fondre en bronze le S*Jean et le Chanteur Flor-
tentin soit à Copenhague soit à Paris. Je ne puis même pas le
demander, sachant le réponse qui me serait faite.
Pour les plâtres mêmes, nous n'avons plus l'autorisation de les
donner aux musées ou aux personnes qui nous les demandent parce
que l'administration des Beaux- Arts ne veut pas que des copies
ou des reproductions soient faites d'après ces plâtres, des
plaintes ayant été faites par des artistes ou des fabricants
français contre des étrangers ( il y a je crois des Danois) qui
ont reproduit, sans en avoir le droit, des ouvrages d'artistes
Français. Toutefois [skrevet i margenen] le Directeur des
Beaux-Arts m'a autorisé verbalement, sur mes instances, à vous
donner un plâtre de la J. D'Arc. En tout cas pour ces bronzes
il n'y a rien absolument à obtenir pas plus que pour l'échange
entre l'Eve et le Narcisse. Vous m'aviez déjà parlé de cette
combinaison et je vous avais répondu comme aujourd'hui que
jamais l'Etat ne peut se désaisir d'une oeuvre qu'il possède.
Reste la reproduction des figures avec modifications. Cela
est possible, mais je n'y tiens pas. Ce n'est pas non plus une
chose si simple, car il faut que la modification soit évidente
et que la figure modifiée soit meilleure que l'ancienne.
Je vois déjà parfaitement ce que je pourrais faire pour le
Florentin. Je n'ai pas encore cherché pour le S* Jean.
J'avais indiqué le prix de 25000^ pour chacune des figures à
refaire.

Votre travail n'est pas abandonné. Seulement j'ai bien peu de
temps à moi par suite de l'état de santé de Madame [løs side:]
Dubois. De plus, j'avais des portraits commencés depuis long-
temps qu'il fallait absolument terminer le plus tôt possible.
Quant à la Jeanne d'Arc, le moule à bon creux a été très long à
faire pour une oeuvre aussi compliquée, mais le voilà fini et
M. Thoquet pourra vous donner une épreuve bientôt.

Croyez, cher Monsieur & ami, à mes sentiments les plus affec-
tueux
P. Dubois

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French

Paris
Copenhagen

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