1902-06-30

Brux 30 Juin 1902

Cher Monsieur Jacobsen

Je réponds moi meme à la lettre que je reçois de vous ce matin - ce qui vous prouve que je suis si non rétabli, au moins en convalescence, j'ai eu un point pleurétique et une inflammation de la base du poumon - c'était qrave et j'ai souffert pendant quelques d'étouffements et d'angoisse, ce qui est

très douloureux l'on m'ordonne maintenant un séjour à la campagne sans travailler — Je ne comprends pas ce qui est arrivé à mon débardeur - l'eau de mer mais j'ai donné l'ordre de vous envoyer ces caisses par chemin de fer; et puis quand meme comment sur un bateau cela est il placé sur le front sans etre recouvert au moins d'une bâche de cuir? croyez bien que ce n'est pas par raison d'économie, cela ne vaudrait pas la peine

car vous avez pu voir que les bois de ces caisses sont solides et que remplir les interstices n'est pas une affaire --Je suis très heureux d'apprendre que mes oeuvres ont comme vous me dites un grand succès - auprès du public et de la presse, a ce propos vous seriez bien aimable si pouviez m'envoyer quelques articles de journeaux ou revues où il est parlé de mes oeuvres - Mon mouleur est en train de mouler votre débardeur et le groupe du pardon Je ne sais si nous réussissions à reproduire un de ces deux oeuvres en bronze

à moins peut etre qu'une démarché de votre part au nom de votre gouvernement ait plus de chance de succès Je viens de finir une statue de grande dimension , c'est un forgeron assis, qui doit figurer dans mon monument au travail que j'espère voir eriger a Bruxelles. - peut etre de celle ci vous pourriez avoir un bronze, viendrez vous à Bruxelles ces

temps ci Quand à moi je ferais volontiers un voyage à Copenhague quand je serai plus solide, veuillez agreer cher Monsieur l'assurance de mes meilleurs sentiments.

C Meunier