1884-12-17

Paris le 17 Decembre 1884

Cher Monsieur
On ne peut pas être plus aimable et montrer plus de bienveillance à un artiste, toutes les démarches que vous faites en ce moment en ma faveur sont autant de preuves de sympathie dont je vous serai toujours reconnaissant. Laissez moi vous dire cher Monsieur combien je suis heureux de vous connaître je ne puis pas mieux vous comparer qu'à cette noble et grande famille des Médicis qui éclairerent de leurs lumières artistiques toute l'Italie à l'époque de la Rennaissance, et furent les grands protecteurs des artistes.

J'ai pleine confiance dans les projets que vous avez entrepris et que vous poursuivez avec autant de tâche que d'amour pour l'art.
Tous les renseignements que vous m'avez envoyés relativement à vos deux princesses sont des documents très précieux pour moi, la facon dont vous m'avez dépeint leur beautés et caractère de leur personnes me sera d'une grand sécours pour donnerà mes esquisses l'allure noble qui les caractérisent. Aussitôt que j'aurai recu les photographies que vous voulez bien m'envoyer, je me mettrai immédiatement à l'oeuvre et des que j'aurai obtenu un resultat je m'empresserai de soumettre à vos yeux et à votre juste appréciation les deux esquisses

que vous voulez bien me demander.
J'ai eu l'honneur de vous informer que le moule de Diderot est en cours d'execution. J'ai pris toutes mes mesures pour ne pas vous faire attendre j'en ferai autant pour le Travail des que les fondeurs auront terminés le bronze.
Je vous prie cher Monsieur d'agréer l'assurance de mes compliments de fin d'année et l'expression de mes sentiments les plus dévoués.

J. Gautherin