1884-01-09

Paris le 9 janv. 1884

Cher Monsieur,
Mes soirées ont été tellement prises au commencement de l'année que je n'ai pas même eu le temps de vous remercier de vos envois et de vos voeux, de vous dire combien j'avais été touché des uns et des autres. Je vous prie de vouloir bien accepter mes remerciments et mes souhaits les plus sincères pour une bonne nouvelle année.
Le modèle en plâtre du buste en marbre de mon ami M Pasteur est en

sa possession, de sorte qu'il est très facile de faire un bronze. Vous savez toutefois que ce n'est qu'un modèle et qu'il est nécessairement inférieur au marbre qui est plus étudié. Je vais m'en occuper de suite. Je vous confirme ma dernière lettre au sujet de la Charité et de la Foi qui avancent bien. Quant à la Madeleine je n'ai pas le temps de m'en occuper. Je serais très heureux de la terminer pour vous dès que je pourrai prendre un instant

de repos. Pour le moment la sculpture absorbe toutes mes journées. Et pourtant je n'ai pas entrepris d'oeuvre nouvelle. Les deux statues équestres ne sont pas encore terminées! Je trouve l'art si difficile! et je travaille plus, en vieillissant, que je n'ai jamais travaillé étant jeune. Il m'est bien difficile, comme vous le pensez, de m'occuper de nouveaux travaux avant d'avoir terminé ceux qui sont commencés. Je désire tellement les mener à bonne

fin que je ne fais plus de portraits et que je renvoie impitoyablement toutes les commandes soit en peinture soit en sculpture. - Ceci n'est pas pour vous; et je m'engagerai très volontiers à faire le travail que vous me proposez. Mais il sera impossible d'y penser avant que je n'ai terminé les deux statues équestres.
Bien que l'une de ces statues ne soit pas commandée, je refuse tous les jours des commandes pour pouvoir l'éxécuter. Vous voyez que je fais assez mal mes affaires.

Croyez cher Monsieur
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à l'assurance de mes sentiments dévoués
P. Dubois