1890-12-09

9-12-90

Cher Monsieur Chapu
Par une modeste gravure dans notre ”Journal illustré” de Copenhague je vois que vous venez de créer encore un de ces chefs-d’oeuvres, qui a lui seul assure l’immortalité à son auteur.
Vous avez vouler faire un monument à Flaubert; mais ce génie divin assis sous le laurier c’est votre muse à vous seul, qui vous a inspiré

à lui faire sa propre incarnation.
Donnez lui un crayon à la main et mettez votre tête bien-aimée au lieu de celle de Flaubert et on verra le monument qui serait le plus digne de porter une fois – bien tard – sur une tombe le souvenir de Chapu à la postérité.
La Glyptothèque enferme déjà grâce à vous une sorte de Musée Chapu, mais celui-ci serait

très – défectueuse, si cette représentation superbe de votre Muse personelle n’y était pas.
Je vous prie donc de me dire s’il n’y a pas moyen d’a(c)querir le modèle originale ou un moulage en plâtre.
Il nous faut à nous habitants du Nord humeux un reflet de ce monde idéal ou rien n’entrave l’épannaisement

de la beauté – là ou vous planez avec Praxitèle et Raphael!
Votre tout dévoué
Carl Jacobsen

Excusez les expressions défectueuses dans une lanque étrangère, mais croyez à ma profonde affection.