1892-11-04

Paris 4 Novembre 1892

Cher Monsieur,

Je vous suis très reconnaissant de tous les renseignements
contenus dans vos dépêches et dans la lettre que j'ai reçue au-
jourd'hui. J'ai maintenant tout ce qui m'est nécessaire pour
répondre à ce qui m'est demandé. Il me reste seulement de vous
remercier vivement et à m'excuser de vous avoir donné tout cet
ennui.

Nous avons été bien enchantés d'avoir de vos nouvelles à tous
par Madame Jacobsen et ce charmant petit portrait de Paula si
bien réussi. Mais c'est un chagrin aussi pour nous de savoir
Théodora seule à Londres. Nous serons très heureux, croyez le
bien, de vous voir à Paris à la fin de Décembre avec elle.
Madame Dubois est très bien portante en ce moment. C'est moi
qui suis arrêté. Nous sommes rentrés à Paris depuis le 3
Novembre et je n'ai pu encore descendre travailler à mon
atelier. Non que je sois gravement malade, Dieu merci, mais
pris d'une de ces indispositions assez fréquentes chez moi, et
qui a plus de durée que d'habitude. Mais la patience n'est pas
ma vertu principale lorsque je sens si près de moi un travail à
terminer. La cire à fondre pour la Jeanne d'Arc est en effet
très avancée & j'ai un ardent désir de la voir achevée.

Nous sommes allés , cet été, installer Paul à Dunkerque et nous
avons même, après quelques jours à l'hôtel, pris nos repas chez
lui. Il se trouve bien, est fort occupé et ne vient à Paris que
tous les quinze jours.

Louis nous est revenu de voyage, chassé par le mauvais temps;
il nous a rejoints à Dunkerque. Depuis il a passé un mois à
Versailles pour faire son service militaire. Mais il pourrait
venir presque chaque jour dîner avec nous. Son installation
solennelle à la Cour des Comptes a eu lieu au milieu d'Octobre.
Je vous répète que ce sera pour nous une joie de vous voir au
mois de Décembre. J'espère bien être tout à fait sur pieds à ce
moment.

Croyez, cher Monsieur et ami, à nos très affectueux sentiments
pour vous et les vôtres

P. Dubois